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CP PRESENTE LES NOMINES POUR L’EDITION 2018/2019 DU « PENINSULA CLASSICS BEST OF THE BEST AWARD »

  • pa3177
  • 23 mai
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours


Traduction du discours de Christian Philippsen présentant les nominés au Peninsula, Paris, le 7 février 2019

 

 

Chers Amis, Bonsoir !

 

Comme la plupart d'entre vous savent déjà, le Peninsula Classics Best of the Best Award est décerné à une voiture qui a remporté le Best of Show dans l'un des principaux concours au monde. Les candidats au prix de ce soir sont des gagnants d'événements qui ont tous eu lieu en 2018.

 

Comme Gordon vient de le mentionner, les membres fondateurs du prix ont décidé qu'ils ne participeraient pas au jury. Mais comme j'aime bien juger, je l'ai fait pour moi. Je ne voulais pas deviner quelle voiture remporterait notre prix Best of the Best, mais simplement choisir mon vainqueur. Je dois ajouter que je n'ai eu aucun contact avec les juges et que j'ai pratiqué l'exercice avant de connaître le résultat final.

 

La première chose que je fais lorsque je juge, c'est de faire un tour rapide du groupe de voitures afin d'avoir une idée générale. Nous en avons ici huit : des voitures d'avant-guerre, d'après-guerre, allemandes, américaines, françaises, italiennes, suisses, ouvertes, fermées, et même une voiture de course, toutes méritantes et désirables ! Ensemble, elles formeraient une collection parfaite.

 

Ensuite, je vais plus loin, voiture par voiture. Je ne vérifierai pas l'authenticité et ce genre de choses, puisque toutes les candidates ont remporté un prix Best of Show dans un concours réputé - nous ne sélectionnons que la crème ! Elles ont déjà franchi cet obstacle et sont toutes de « bonnes » et « honnêtes » voitures.

 

A ce stade, il s'agit plutôt d'une appréciation sensuelle, je veux dire qu'une voiture doit plaire à tous les sens :

- les yeux (les proportions, les couleurs, les détails)

- les oreilles (la musique d'un moteur, un concert de cylindres, de pistons, d'arbres à cames, de soupapes)

- le nez (je ne sais pas vous, mais moi, j'aime l'odeur de l'essence, de l'huile chaude, du cuir)

- les mains (caresser une carrosserie comme le font les artisans tôliers)

- et, enfin, le goût, qui est ici l'expérience (accélération, freinage, virage, glissade... soudain, vous êtes un héros !)

 

Examinons chaque voiture dans l'ordre chronologique :

 

-        La Mercedes-Benz S de 1928, propriété de Bruce McCaw ; la voiture a remporté le Best of Show au Concours of Elegance qui s'est tenu au palais royal de Hampton Court ; c'est la deuxième fois que nous voyons cette voiture car elle avait déjà été nominée l'année dernière après avoir remporté le Best of Show à Pebble Beach

o   Coche de nombreuses cases

o   Carrosserie unique réalisée par Barker, plus connu pour son travail sur les Rolls-Royce

o   Utilisation des techniques de construction aéronautique

o   Proportions parfaites : grandes roues, capot bas

o   Conçue par Ferdinand Porsche, héritage de la course automobile

o   Ex-Earl Howe, aristocrate britannique et grand pilote qui a fondé le BRDC

 

-        La Duesenberg J à compresseur de 1929, propriété de Harry Yeaggy et vainqueur du concours d'élégance d'Amelia Island ;

o   Cabriolet par Murphy, amélioré à l'époque par Bohman & Schwartz

o   Voiture américaine conçue par les frères Duesenberg (d'origine allemande - Fred était en fait né Friedrich)

o   Héritage de la course automobile, vainqueur à Indianapolis

o   Proportions « américaines », une grande voiture pour un grand pays

o   La hauteur du capot lui confère un air de majesté, de force tranquille

 

-        L'exact opposé de la Duesenberg est la Bugatti Type 55 de 1933 avec une carrosserie d'usine dessinée par Jean Bugatti, celle-ci appartenant à Robert Bishop ; elle a remporté le Best of Show à Salon Privé ; Salon Privé est un nouvelle addition à la sélection d'événements qualifiés pour le Peninsula Classics Best of the Best ; il est magnifiquement organisé par Andrew et David Bagley et se déroule dans le merveilleux palais de Blenheim, résidence principale des ducs de Marlborough et lieu de naissance de Winston Churchill

o   Jean Bugatti, le très talentueux fils du Patron, n'avait qu'une vingtaine d'années lorsqu'il dessina ce modèle

o   13 exemplaires ont été construits, celui-ci étant l'un des rares à avoir conservé sa carrosserie d'origine

o   Observez les proportions et la merveilleuse ligne des ailes qui a été reprise sur d'autres modèles de la marque

o   Héritage de course également, petite, légère et agile, parfaites pour les routes européennes

 

-        L'Alfa Romeo 8C 2900 B de 1937, carrossée par Touring, appartenant à Ginny et David Sydorick, Best of Show à Pebble Beach

o   Voyez les progrès étonnants réalisés en moins de 10 ans ! Alors que la carrosserie des trois voitures que nous avons vues jusqu'à présent couvre essentiellement les éléments mécaniques, nous avons ici des lignes fluides qui « trompent le vent » et font la différence

o   La première d'une petite série de seulement cinq exemplaires

o   Et aussi la première voiture adoptant le processus de construction de la carrosserie « Superleggera », avec des panneaux en aluminium recouvrant un treillis de petits tubes, le tout d’une grande légèreté

o   Héritage de la course automobile et proportions spectaculaires

 

Passons à l'Après-Guerre:

 

-        La Lancia Aurelia PF200 C spider de 1953, carrossée par Pinin Farina et appartenant à Anne Brockington Lee, remporté le Best of Show à The Quail, a Motorsports Gathering

o   Nous avons cette règle qui dit que le prix va à une voiture, et que la propriété actuelle ne doit pas être prise en considération ; la Lancia aurait obtenu un score élevé sur ce point - Anne, où es-tu ? -, mais la Lancia n'a pas besoin de cet avantage, elle est tellement réussie à mes yeux qu'elle se suffit à elle-même

o   Battista « Pinin » Farina avait voyagé aux États-Unis et s'était inspiré des avions de chasse à réaction qu'il avait vus

o   La forme en fuselage, la grande ouverture circulaire de refroidissement à l'avant, les ailerons et les petits tuyaux d'échappement à l'arrière ressemblant à des mitrailleuses ; une inspiration unique, bien qu'éphémère

o   Couplée à une technologie « d'avant-garde » (premier moteur V6 de production !)

o   Trois spiders construits

 

-        La Ferrari 250 GT coupé de Zagato de 1956 appartenant également aux Sydorick - vous n'essayez pas de monopoliser le Best of the Best, David, n'est-ce pas ? - ; cette voiture a remporté le Best of Show à Cavallino Classic

o   Moteur V12 légendaire

o   Brillante sur route et sur piste, à l'aise aussi bien sur les terrains de concours que sur les circuits de course

o   L'une de seulement cinq avec la carrosserie Zagato et son toit caractéristique à double bulle

o   Excite tous mes sens...

 

-        … tout comme la 335 S spider Scaglietti de 1958 appartenant à Andreas Mohringer, Best of Show au Concorso d'Eleganza Villa d'Este

o   L'une de quatre

o   Ferrari était un homme de moteurs et celle-ci est une orgie de cylindres, de pistons, de soupapes, de carburateurs...

o   Luca di Montezemolo, l'ancien président de Ferrari disait que les moteurs étaient leur organe sexuel

o   Si la voiture ne remporte pas le Best of the Best cette fois-ci, elle aura une deuxième chance l'année prochaine puisqu'elle vient de remporter le Best of Show à Cavallino Classic il y a deux semaines

 

-        Enfin, la Monteverdi 375 L High Speed Fissore de 1972, propriété de Colin Mullan et vainqueur du concours Cartier Style & Luxe qui s'est tenu pendant le Festival of Speed à Goodwood ; et bravo à Colin Mullan qui est venu par la route du Royaume-Uni jusqu'à Paris au volant de sa Monteverdi pour assister à notre soirée !

o   J'ai rencontré Peter Monteverdi à plusieurs reprises - un « dur à cuire »

o   Il dirigeait une concession Ferrari dans la région de Bâle en Suisse

o   On lui a proposé un nouveau contrat lié à un engagement d'achat de 100 voitures, qu'il n'a pas accepté

o   Une situation « gagnant-gagnant » pour Ferrari : si Monteverdi acceptait le contrat, cela signifierait un nombre important de ventes à une époque où Ferrari produisait moins de 1000 voitures par an ; et dans le cas contraire, Ferrari se débarrassait d'un trublion !

o   Monteverdi n'est pas le seul à s'être brouillé avec Ferrari et, comme Lamborghini par exemple, à avoir décidé de construire ses propres voitures GT, sans toutefois aller jusqu’à développer son propre moteur, préférant la fiabilité d'un moteur Chrysler existant.

 

*

 

L'étape suivante consiste à réduire le nombre de candidats à trois.

 

C'est un moment risqué, car je vais plaire à trois propriétaires et en contrarier cinq !

À ceux qui ne font pas partie des trois finalistes, je dis :

- J'aime vos voitures, ne soyez pas déçus, vous avez quand même obtenu un best of show !

 

Donc, tout compte fait, sur les trois marches de mon podium, vous trouverez l'Alfa Romeo, la Lancia et la Ferrari 335 S.

 

Et mon vainqueur est ... Vittorio Jano (l’ingénieur responsable de la mécanique de ces trois engins d’exception !


*







 
 
 

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