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CP SE DEMANDE SI LES VOITURES DE PLUS DE 1000 CV SONT UNE BULLE ?


– Une … une quoi? – Une Corbellati! – C’est quoi, une… – Une Corbellati Missile, 1800 cv ! Le temps de prononcer le nom et je suis à 300 ! En pointe, je touche les 500 km/h ! Complètement dément, non ? Une marque inconnue et des performances évidemment inutilisables. Sans parler du prix – que je n’ai pas demandé, sans intérêt. Sous le choc, j’ai même oublié de la photographier ! Vous ne manquez pas grand-chose, le dessin n’a rien d’exceptionnel. Les Ferrari, les Lamborghini, les Porsche, toutes ces marques bien établies font maintenant pâle figure, pas même 1000 cv ! La faute à Ferdinand Piëch, cet ingénieur génial père des Porsche 917 et 908/3 et autres Audi Quattro mais patron discutable, qui, en relançant Bugatti avec la Veyron, a ouvert la course à la démesure. Les excès en tout genre, les bulles, annoncent généralement des fins de règne. Je crains que ce soit bien cela : la fin de l’automobile « passion ». Nous allons entrer dans l’ère de l’autonomie et du partage. Nous réinventons le train, sauf qu’au lieu de rouler sur des rails, il arpentera le bitume – ou s’envolera pour sauter au-dessus des embouteillages au cas où ces derniers subsisteraient. Statistiquement, nos automobiles passent 95% de leur temps au garage. Qui peut prédire l’effet sur le trafic qu’aura un nombre réduit d’automobiles circulant par contre bien plus fréquemment ? Pour ma part, en dehors de la nostalgie que j’éprouve en pensant à l’époque où il n’y avait ni limitations de vitesse ni radars et où le plaisir de conduire n’était pas un vain mot, je déplore que les gouvernements imposent des choix technologiques en bannissant le moteur à explosion dont la mort est programmée, ici pour 2025, là pour 2030 ou 2040. Ont-ils préparé un réseau de points de recharge des batteries ? Le recyclage de ces dernières ? Ont-ils réfléchi à l’épuisement des métaux rares (le lithium et le platine, par exemple) ? à la production (propre) d’électricité ? Ont-ils compris que les moteurs thermiques ne sont pas figés et que, dans le courant des années qui viennent, ils continueront de progresser et pollueront probablement moins que les centrales électriques ? Enfin, quid de la fiscalité et du remplacement de la taxe sur les produits pétroliers ? Plutôt que d’imposer des technologies, n’eût-il pas été plus judicieux de laisser le libre choix aux industriels de trouver les solutions appropriées pour respecter les plafonds d’émissions nocives ? Cela dit, pas facile d’être patron d’une entreprise automobile aujourd’hui. D’autant plus qu’entre économies développées et pays émergents, la situation est bien différente. Je rentre de Delhi. La pollution y est insupportable mais la production d’électricité certainement encore insuffisante pour une électrification du parc automobile. D’ailleurs, Daimler annonce que, si la vente de motorisations diesel a fortement chuté dans certains pays européens ( remplacées par l’essence et non par l’électricité, ce qui certes réduit la production de NOx mais augmente celle de CO2 !), elle n’a globalement baissé chez eux que de 1%. Le diesel n’a donc pas succombé. VW prévoit même un regain d’intérêt avant longtemps. Alors, où investir ? Que de dilemmes ! Comme si tout cela ne suffisait pas, s’ajoutent les incertitudes liées au Brexit… Dans ce contexte, quelle voiture acheter ? Sans doute aucune, pour le moment… Soyons patients et attendons que les choses soient plus claires ; voyons si le pétrole est définitivement condamnée ou s’il vit un grand pardon, si les avancées promises des batteries sont bien réelles ou si elles restent cantonnées à des usages bien spécifiques. Moi, je garde mon six-cylindres atmosphérique vieux de cinq ans et souris à l’idée d’écouter la musique de ses montées en régime tant qu’on l’autorise à respirer. Mars 2018 * De haut en bas : Bugatti Chiron Sport, 1500 hp Aston Martin Valkyrie AMR Pro Edition, 1100 hp Hennessey Venom F-5, 1622 hp Königsegg Reggera, 1500 hp Rimac C_2, 1915 hp Techrules REN, 1287 hp Zenvo TSR-S, 1177 hp


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