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CP EST CONVAINCU QUE LA MANIERE DONT SE DEROULENT LES VENTES AUX ENCHERES DEVRA ETRE REVUE

Il n’était pas à la tribune, et il ne tenait pas non plus le marteau. Pourtant, sa présence fut le point culminant des ventes aux enchères de la semaine de Monterey 2003 et il contribua à la réalisation d’un chiffre qui n’aurait probablement pas été atteint sans lui. En effet, une offre de 500 000 $ pour une voiture neuve au prix catalogue de 135 000 $ n’est pas un mince exploit, n’est-ce pas ? Le lieu était la tente Christie’s sur les terres de Pebble Beach, et la voiture, la première Ford GT de production. Son nom ? Leno, Jay Leno.

Jay Leno conduisit la voiture sur la rampe, bondit hors de celle-ci, saisit un microphone et, avec un timing parfait, tandis que le commissaire-priseur-maison scrutait le public pour repérer les mains levées, intercala quelques mots ciblés comme il le fait si bien. Soudain, la salle devint joyeuse et les enchères s’envolèrent. Au moment où le marteau allait tomber, il prit quelques fleurs d’un vase qui se trouvait près de lui et les porta à l’épouse de l’acheteur. Parfait ! Et valant son pesant d’or pour le bénéficiaire – comme pour la maison de vente !

Alors que j’étais consultant chez Christie’s (de 1989 à fin 2002), il m’est arrivé à plusieurs reprises de demander : « Y a-t-il une bonne raison pour ne pas développer l’aspect « spectacle » de notre activité ? ». La montée de l’Internet remet en question la manière établie de faire les choses et il n’y a aucun doute dans mon esprit que la façon dont les ventes aux enchères en direct sont conduites devra être revue, la valeur de divertissement et l’aspect social prenant plus d’importance.

Avec une entrée payante coûtant jusqu’à 90 $ (le prix d’un catalogue), une commission vendeur de 10 % et une prime acheteur allant jusqu’à 17,5 %, les maisons de vente ne peuvent plus simplement » adjuger » les lots. Non seulement l’assistance attend davantage, mais on le doit aussi aux clients. Christie’s a montré l’exemple, du moins pour ce lot.

Flavio Briatore répète à l’envi que la Formule 1 est un show business. Je suis convaincu qu’il en est de même pour les ventes aux enchères et la performance de Jay Leno le démontre.

Septembre 2003


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